C’est un de ses meilleurs souvenirs de son voyage en Chine. Il a aimé beaucoup de chose entre Pékin et Shanghai, de la muraille de Chine à Xi’an, de Pingyao à Longmen, l’école de Shaolin, les pagodes, les monastères, les temples, les mausolées, les musées, mais les jardins l’avaient transporté comme rarement. Et, encore davantage que les grands jardins impériaux comme celui du plais d’été, ce sont les jardins privés de Suzhou, Yangzhou et Tongli qu’il avait préféré et qui peuplaient sa mémoire. Pour lui, ils étaient un des sommets de la civilisation humaine, le mariage de la Nature et des Hommes, de la douceur de vivre et de la poésie, du savoir faire et de la beauté du monde. Il avait du mal à trouver ses mots et rêvait d’y retourner pour revivre ces émotions très fortes, et même, sans doute en les ressentant davantage la seconde fois. Des gens habitaient la, à ces époques, et ce devait être le paradis sur terre, enfin c’est ce qu’il se disait. Il avait quelques photos de trois jardins : la politique des simples, le maître des filets et Tuisiyan. Il n’était pas sur de bien séparer les trois dans sa tête, il mélangeait et se serait fait reprendre vertement par les spécialistes qui devaient les différencier par mille choses. C’est aussi pour cela qu’il devait y retourner. Depuis, il avait lu un livre sur les jardins chinois, surfé sur internet, vu des vidéos, et il se sentait plus disposé à mieux apprécier ces merveilles.
Il avait essayé, néanmoins, d’écrire ses impressions :
La, un haut sommet de la civilisation
Élève aussi nos âmes dans un tourbillon
de ciel pur, de bonheur
d’azur et de fraîcheur.
La, passant à coté de tous les pavillons
recouvert de bannières remplies de citations
Tout respire, et les fleurs
chantent, donnent leurs couleurs.
La, oubliant, pour toujours, nos terribles passions,
Nous pensons aux auteurs de ces habitations
Luxe, calme et volupté
Des jardins enchantés.
La, enfin, nous avons trouvé la solution
pour une vie réussie, et pas d’évolution
possible pour progresser
la, nous sommes arrivés.
Quelle science dans la création des points de vue, quelle sensibilité dans le mélange des couleurs des plantes et des pierres, des étangs et des fleurs, quelle élégance dans la conception des pavillons, quelle recherche dans la décoration intérieure ! Génie des jardiniers, des architectes, des poètes, des décorateurs,
La région s’y prêtait avait-il lu, riche en lacs, rochers et plantes et les fonctionnaires, hommes d’affaires et lettrés des dynasties des Song, des Ming, puis des Qing ne lancèrent dans cette œuvre magnifique : la création de jardins.
Quelques mots sur chacun d’entre eux :
Le jardin de la politique des Simples, appelé aussi le jardin de l’Humble Administrateur est le plus vaste jardin à Suzhou. Il est un des quatre plus beaux jardins classiques de la ville. On le considère comme la mère des quatre beaux jardins de la Chine En 1997 il fut inscrit dans la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Ce jardin a été construit sous la dynastie des Ming, puis restauré par des propriétaires différents. Il est composé de trois parties, est, ouest et centrale. Dans la partie de l’est on y voit de jolis pavillons, des étangs entourés par des bambous, des osmanthus et des pruniers puis des collines artificielles. Ses sites les plus remarquables sont le pavillon de la Source du ciel, le pavillon de Xuelan et le pavillon de nénuphar. La partie de l’ouest a une superficie de 0,8 hectare. Ses sites importants sont le Pavillon au reflet de pagode (Tayin Ting) et le pavillon au bruit persistant (Liuting Ge). La partie du centre est l’essence du jardin. Elle garde le style de construction de la dynastie des Ming. On y trouve un grand étang central, des pavillons aux jolies formes, des kiosques, des forêts de bambou et des collines artificielles. Le pavillon de Yuanxiang en est la construction principale. Toutes les constructions ont été érigées autour de ce pavillon. En été sur l’étang central, des lotus fleurissent avec des couleurs variées.
Le jardin du Maître des filets est l’un des quatre jardins les plus connus de la ville de Suzhou. Il a été aménagé au XIIème siècle et laissé à l'abandon pour être restauré au XVIIIème siècle. Il se trouve au Sud-est de la ville. Ce jardin représente très bien le style des jardins chinois et de ce fait il est devenu un incontournable des circuits touristiques en Chine.
Malgré le fait que ce jardin soit de petite taille (1.3 hectares), il est divisé en trois parties distinctes : à l'Est, une zone résidentielles, à l'Ouest, un jardin intérieur avec une cour, au centre, le jardin lui-même, dans laquelle on peut découvrir un étang entouré de pavillons et de kiosques. On y trouve aussi, de nombreux arbustes très élégants ainsi que des rochers aux formes originales. Il n'y a par contre aucune fleur dans ce jardin. Enfin au centre de ce jardin on peut voir un magnifique et gigantesque cyprès qui a maintenant plus de 900 ans.
Le jardin Tuisi Est un jardin chinois tout ce qu’il y a de plus classique, avec son étang et ses gros poissons rouges dedans, divers bâtiments autour, ses vieux arbres, ses rochers. Construit au bord de l’eau, avec un étang au centre, il est très original et donne vraiment l’impression qu’il a été construit sur l’eau.
Ces descriptions ne le satisfaisaient pas, mais il se sentait incapable d’en produire de meilleures. Peut être après sa nouvelle visite le pourrait-il ? Oui si il se donnait cet objectif ! Il voulait approcher de plus près l’âme de ces jardins, mieux comprendre l’art de ses créateurs, se laver les yeux avec ces paysages à la fois naturels et sophistiqués, étudier la disposition des fenêtres et des portes aux formes si variées : rectangulaires, rondes ou octogonales, s’attarder sur les linteaux et relire les poèmes sur les murs, emprunter les chemins pavés de briques, de pierres concassées, de galets ou de tuiles, formant parfois des motifs géométriques de plantes ou d‘animaux, franchir les ponts raffinés séparant les pavillons, distinguer les fleurs de pommier sauvage, de pêcher, de poirier, de grenadier, de jujubier, admirer l’harmonie des saules, des érables, des pins des thuyas, des bambous, des bananiers japonais, apprécier l’esthétique créée par les rocailles et les étangs semés de lotus et de nénuphars
Le jardin privé constitue le noyau esthétique de l’art jardinier chinois et incarne l’esprit désintéressé de son propriétaire en quête de tranquillité et de confort.
Prière
Nous nous inclinons devant vous
Vous qui nous avez fait
Vous qui nous protégez
Vous qui veillez sur nous.
Ô ancêtres sacrés
hôtes du ciel et de la montagne
Honneur de notre famille,
Cette chandelle brille
sur ce mat de cocagne
élevé pour nous souvenir
ici encore de votre présence
pour donner de la chance
à tout notre avenir
A genoux les parents
avec vous dans leurs yeux
A genoux les enfants
Qui vous savent dans les cieux
Protégez le logis
et les lacs et les fleurs
famille et amis,
si chers à notre cœur
Quel puits de sciences. Très joli.